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Histoire d’un musée provincial

©Thomas Cleerebaut

Actuellement reconnu comme musée de catégorie A, le TreM.a – Musée provincial des Arts anciens du Namurois n’a cessé d’évoluer depuis sa création, le 11 avril 1964. Né du partenariat entre la Province de Namur et la Société archéologique de Namur, il partageait autrefois ses murs avec les œuvres de Félicien Rops, la section namuroise de la discothèque belge et diverses associations. Bien que rénové à de multiples reprises, il est aujourd’hui à l’étroit, tant ses collections de la fin du Moyen Âge et du début de la Renaissance se sont enrichies au fil du temps. L’arrivée du Trésor d’Oignies, joyau d’orfèvrerie du 13e siècle, en 2010, en est le point d’orgue.

Prévue pour les années 2020, la restauration et l‘extension de son bâtiment historique, l’hôtel de Gaiffier d’Hestroy et de Tamison, permettra au TreM.a d’écrire une nouvelle page de son histoire. Une histoire, entre tradition et modernité, qui dure depuis le milieu du 20e siècle, au rythme de grands événements …

1964 – La création du musée

« L’hôtel de mes parents, inscrit aux Monuments et Sites, est pour la Province de Namur, pour être Monument public et devenir un Musée des Beaux-Arts, pendant de l’hôtel de Croÿ, avec une plaque mentionnant : Hôtel de Gaiffier d’Hestroy et de Tamison. Don fait à la Province par Madame P. D’Haese-de Gaiffier d’Hestroy ».
Testament de Ghislaine de Gaiffier d’Hestroy (1888-1950)

À l’automne 1950, la Province de Namur hérite non seulement de l’hôtel de Gaiffier d’Hestroy et de Tamison, classé comme monument en 1944, mais également de la volonté de sa donatrice, qui souhaite que le bâtiment soit transformé en musée.

Ghislaine de Gaiffier d’Hestroy, avec ses parents (Paul de Gaiffier d’Hestroy et Marie-Marguerite Lallemant de Lévignen) et ses frères (Guy, Hermann et Baudouin). Archives de la famille de Gaiffier.

Ces intentions trouveront écho, quatorze ans plus tard. Le 11 avril 1964, le Musée provincial des Arts anciens du Namurois ouvre ses portes au public, grâce à l’association de la Province de Namur et de la Société archéologique de Namur (S.A.N.). D’un côté, la société savante a déjà participé à la fondation de deux musées namurois : le Musée archéologique (1855) et le Musée des arts décoratifs dans l’hôtel de Groesbeeck-de Croix (1936). Elle cherchait, depuis la Seconde Guerre mondiale, à exposer ses collections d’art du Moyen Âge et de la Renaissance. La Province de Namur, quant à elle, disposait d’un lieu mais était en quête de collections pour l’ouverture d’un musée dans l’hôtel de Gaiffier d’Hestroy. De plus, à la même époque, elle soutenait activement le déploiement muséal à Namur et sur le territoire provincial.

Le Député permanent Georges Guilmin et le Président de la S.A.N. Adolphe Dupont sont à l’origine de ce partenariat. Après avoir été restaurées par l’Institut royal du Patrimoine artistique et un restaurateur privé, une partie des collections médiévales et renaissantes de la S.A.N. ont ainsi été transférées dans l’hôtel sous la direction d’André Dasnoy, premier conservateur du musée. Le bâtiment avait, entre-temps, été réaménagé pour accueillir les œuvres d’art, lors de travaux menés par MM. Marchal et Pierlot du Ministère de l’Éducation nationale et de la Culture, l’ensemblier Corneille Hannoset et l’entrepreneur Pinkers.

1987 – L’indépendance du Musée Rops

Dès son ouverture, le Musée des Arts anciens du Namurois doit partager les salles de l’hôtel de Gaiffier d’Hestroy avec deux autres entités : la section namuroise de la discothèque belge et le Musée Félicien Rops. Créée en 1963, la première quitte les lieux, un an plus tard, par manque de place. La seconde restera pendant plus de deux décennies.

La discothèque de l’hôtel de Gaiffier d’Hestroy, 1963 (©E. Pierre)

En 1964, aux côtés des peintures d’Henri Bles et autres sculptures mosanes, se trouve en effet une salle permanente dédiée à l’artiste namurois Félicien Rops (1833-1898). La collection est composée de plusieurs centaines d’œuvres, données par le Comte Visart de Bocarmé. Les locaux exigus de l’hôtel ne permettent cependant pas l’exposition du fonds complet, d’autant plus que celui-ci est enrichi au fil des années par la Province de Namur. En 1987, après 23 ans de cohabitation, le Musée Rops quitte finalement le « 24, rue de Fer » pour le « 12, rue Fumal ».

Bien que séparés par plusieurs rues, les deux musées resteront toutefois liés. Rejoints par la Cellule du Patrimoine Culturel, ils font aujourd’hui partie du Service des Musées et du Patrimoine Culturel de la Province de Namur et collaborent régulièrement dans le cadre d’activités scientifiques ou de médiation.

2000 – L’ère des expositions internationales

En 1991, le Musée des Arts anciens du Namurois accueille sa première exposition temporaire, mise sur pied par la Société archéologique de Namur. « Le néo-gothique en Wallonie » expose 150 pièces (orfèvrerie, peinture, sculpture, miniature, reliure, …) provenant essentiellement du Musée d’art religieux et d’art mosan de Liège, des abbayes de Maredsous et de Maredret ainsi que de collections privées.

D’abord locales, du fait des collections mises en avant, les expositions deviendront internationales en 2000. En 1995-1996, la Province de Namur entreprend en effet la modernisation du musée afin de rendre l’accueil du visiteur plus confortable. Les premiers travaux de rafraîchissement impliquent l’installation de tapis et de tentures plus colorées, la mise en place d’un sas donnant sur le jardin, l’adaptation des vitrines, la modernisation de l’éclairage, le renforcement de la sécurité, le renouvellement des peintures et la mise en place de cartels plus attrayants.

Ils sont suivis, en 1999-2000, par des travaux de plus grande envergure. Une salle dédiée aux corporations de métier namurois est alors ouverte dans le bâtiment principal du musée tandis que les anciennes structures de l’avant-corps de l’hôtel de Gaiffier d’Hestroy (une conciergerie et l’ancien local du CACEF) sont réaménagées en centre de documentation et en bureau d’accueil. À l’étage, les anciennes salles d’expositions temporaires sont également rénovées et agrandies pour accueillir des collections internationales.

Le 12 mai 2000, l’exposition « Autour de Henri Bles » inaugure ces nouveaux espaces, en réunissant, pour la première fois à Namur, quarante œuvres du peintre paysagiste. Première d’une longue série, elle est entre autres suivie par un cycle d’expositions consacrées aux pierres et aux minéraux de couleur : « Pierre de lumière » (2007-2008), « Regards sur le bleu » (2011-2012), « Rouges & Noirs » (2014-2015) et « Vert Désir » (2020-2021).

2010 – L’arrivée du Trésor d’Oignies

En près de 50 ans, les collections du Musée des Arts anciens du Namurois n’ont cessé de croître grâce aux achats, aux dons, aux legs et aux dépôts de la Société archéologique de Namur, de la Fondation Roi Baudouin (Fonds Pierre-François Tilmon, Fonds Léon Courtin-Marcelle Bouché, Fonds du Patrimoine), de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de Fabriques d’église, de collectionneurs privés et de la Province de Namur.

Le musée expose aujourd’hui des œuvres exceptionnelles : des trésors pré-eyckiens aux paysages-monde du peintre Henri Bles, en passant par des retables et statues rhéno-mosanes et des productions de corps de métier. Le Trésor d’Oignies, l’une des 7 merveilles de Belgique, est sans conteste le joyau de cette collection.

Le 9 juin 2010, les Sœurs de Notre-Dame de Namur confient ce dernier à la Fondation Roi Baudouin avec obligation qu’il reste à Namur. Déposé auprès de la Société archéologique de Namur, le Trésor est présenté au Musée provincial des Arts anciens du Namurois. À l’été 2010, l’ancienne salle mosane du musée est alors transformée pour accueillir ce chef-d’oeuvre d’orfèvrerie. Les transferts, les aménagements et la sécurisation sont pris en charge par le Fonds du Patrimoine de la F.R.B., avec un soutien de la Province de Namur et de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

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Cette arrivée est alors marquée par un ajout à son nom. Le musée devient le TreM.a (Trésors du Moyen Âge) – Musée des Arts anciens du Namurois.

2021 – Un projet pour le futur

Entre 1964 et 2021, le TreM.a – Musée des Arts anciens du Namurois a vu défiler des centaines de milliers de visiteurs, venus des quatre coins du monde, ravis de découvrir la diversité et la qualité des œuvres exposées. S’il était à l’origine cité en exemple comme une institution d’avant-garde utilisant des techniques nouvelles dans la présentation et l’organisation de ses collections, force est de constater qu’il a aujourd’hui atteint ses limites. Ses espaces restreints, par ailleurs non accessibles aux PMR, freinent depuis quelques temps ses ambitions.

©Thomas Cleerebaut

En réflexion depuis 2010, un projet d’extension et de rénovation, mené par la Province de Namur avec ses partenaires (Société archéologique de Namur, Ville de Namur, Évêché de Namur, …), est aujourd’hui en bonne voie grâce au soutien financier du Fonds Pierre-François Tilmon de la Fondation Roi Baudouin et à l’aide tant de la Région Wallonne que de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Estimé à 20 millions d’euros, il ambitionne de passer d’une superficie actuelle de 1.500 m² à une superficie future de 3.750 m². Après les récents travaux de rénovation et de modernisation des salles Henri Bles et du Trésor d’Oignies, l’année 2021 sera dédiée au redéploiement des collections de l’étage, consacrées aux retables, pour proposer un parcours plus cohérent des collections, permettant d’identifier plus aisément les ateliers et les maîtres. Elle sera aussi consacrée à la désignation d’un bureau d’étude. Ce dernier devra développer un musée qui réponde à toutes les normes prescrites en termes de conservation et d’accessibilité et qui relève également les nouveaux défis d’un musée au 21e siècle.

Avec, notamment, des ateliers adaptés aux multiples publics, une salle polyvalente pour les événements privés, des parcours redéfinis mettant en avant les trésors et le savoir-faire des artistes de nos régions, le TreM.a – Musée des Arts anciens du Namurois souhaite se développer parmi les musées belges incontournables.

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