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Le péridot : une antique pierre verte à l’éclat doré

Par Dr. Julien DE VOS,
conservateur du TreM.a – Musée des Arts anciens

Avez-vous déjà remarqué que la croix à double traverse du Trésor d’Oignies présente un trésor insoupçonné : son péridot ?

Le « péridot » ou « chrysolit(h)e (des volcans) » est une variété gemme d’olivine, communément employée en joaillerie comme une pierre fine. Il s’agit d’un silicate naturel de fer et de magnésium ([Mg,Fe]2SiO4) en solution solide. Le péridot se cristallise dans le système orthorhombique. Sa couleur est vert-jaune, vert-olive ou brun verdâtre.

Des gisements ont été découverts dans les roches magmatiques basiques (basaltes, gabbros), les serpentinites ou, en gisement secondaire, dans les grès. Les principaux sont localisés essentiellement en Australie, au Brésil, aux États-Unis, au Mexique, en Afrique du Sud, au Kenya, en Tanzanie, en Éthiopie, en Arabie Saoudite, au Pakistan, au Sri Lanka, en Haute-Birmanie, au Vietnâm, au Cambodge, en Chine, en Russie et en Norvège.

Mais c’est le gisement de (Ğazîrat El) Zabarğad – ou île Saint-Jean/St. John –, qui demeure de loin le plus célèbre au regard des sources historiques, d’autant qu’il a constitué, pendant très longtemps, le seul exploitable connu. Située dans l’actuelle Égypte, en mer Rouge – autrefois dénommée « mer Érythrée » –, l’île (de forme triangulaire) émerge à 46 kilomètres au sud-ouest de la péninsule de Ras Banas (lat. 23°36’37’’ N – long. 36°11’45’’ E). Les roches qui la composent sont essentiellement des péridotites, une roche plutonique riche en olivine.

Divers substantifs, dès l’Antiquité, auraient été employés pour désigner la gemme de l’olivine, en particulier la variété de Zabarğad.

Le péridot dans les sources antiques

Le terme « péridot » semble avoir recouvert des minéraux très divers au fil du temps. Il est plausible de le faire dériver, à l’origine et dans les temps plus anciens, du latin paederos et du grec παιδέρως {gr. Παιδός : « jeune garçon » + έρως : « amour »}. Il donnerait en arabe le terme farīdat, dont le sens signifierait tantôt une « perle », tantôt de manière plus générique une « pierre précieuse/gemme », ce qui peut expliquer la pluralité de minéraux précieux d’Orient qu’il peut à l’origine désigner.

Ainsi Pline l’Ancien (23-79 apr. J.-C.) serait le premier auteur antique à évoquer une gemme appelée paederos. Dans son oeuvre [Histoire naturelle XXXVII, 22:2, 40:3 et 46:1-2], le terme semble désigner, de manière générique, des pierres synonymes de grande beauté qui, selon ses propres dires, pourraient être de natures différentes, dont certaines opales (appelées en Inde sagénon) bleu de ciel et pourpres (mais jamais vert-émeraude !) ou certaines améthystes à l’éclat purpurin légèrement nuancé de rose. Une variété de paederos serait à remarquer en priorité, en particulier pour sa transparence, sa couleur verte « comme l’air », mais aussi sa teinte pourpre au « reflet de vin doré ».

Par la suite, dans l’inventaire des productions des régions du monde que constitue le Recueil des choses mémorables du grammairien Solin [33:22], rédigé vers 216-218 apr. J.-C., il est à nouveau fait mention du pédérote, réputé brillant comme du cristal et à l’éclat de la pourpre qui peut présenter sur ses bords un aspect jaune (doré ?) comme le safran. Les nuances vertes sont absentes de sa description, et le chercheur est tenté de n’y voir qu’une simple mention de l’améthyste. Ce sont sans doute encore des références à l’opale et à l’améthyste qui ont prévalu au 4e siècle apr. J.-C. dans le manuel de magie conservé par le Papyrus Minaut [Papyrus magique, III:509-511], dans le Grand papyrus magique de Paris (Papyrus, Bibliothèque nationale de France, Suppl. grec 784) et dans les Kérygmes lapidaires d’Orphée [§. 19].

Au regard des sources les plus anciennes, force est donc de constater que si l’étymologie παιδέρως/paederos semble plausible pour le péridot, la pierre précieuse décrite par les auteurs anciens ne correspond en rien à la gemme de l’olivine !

La topaze dans les sources anciennes

La « topaze » est d’abord mentionnée dans la Septante, traduction en grec de l’Ancien Testament, notamment dans le Livre de l’Exode [28:17 et 39:10] sous la forme topazos. Il est fait référence à l’une des douze pierres qui, à la première rangée sur le pectoral du jugement, incarnent les douze tribus d’Israël. Dans le Livre d’Ézéchiel [28:13] et le Livre de Job [28:19], la pierre apparaît à nouveau. Dans le Livre d’Ézéchiel, il s’agit d’une des gemmes dont était couvert le roi de Tyr. Dans le Livre de Job, en revanche, la topaze est simplement dite provenir d’Éthiopie.

La première mention du topaze, chez les auteurs gréco-romains, reviendrait à l’historien antique Agatharchide de Cnide, qui rédigea un ouvrage Sur la mer Erythrée entre 145 et 132 av. J.-C. L’oeuvre est aussi citée dans la Bibliothèque historique [III, 12-48] de Diodore de Sicile (ca 90-30 av. J.-C.), dans la Géographie [XVI, 4:5-20, C769-779] de Strabon (ca 60 av. J.-C.-20 apr. J.-C.) et dans la Bibliothèque [codex 250] de Photius (820-891/897 apr. J.-C.), à l’occasion de leurs descriptions des côtes de la mer Rouge.

Dans le texte encore conservé d’Agatharchide, un passage [V, 84] décrit une île localisée au large du littoral de la mer Rouge, sur laquelle sont extraites des pierres, alors nommées topazos. L’île, désignée comme « l’île aux serpents », aurait été débarrassée de ses reptiles sous le règne des souverains lagides. La pierre est cependant dépeinte comme transparente et à l’apparence dorée.

Alexandre Polyhistor (1ère moitié du 1er siècle av. J.-C.), originaire de Milet, est le premier auteur à attribuer le nom de « topaze » non seulement à une gemme, mais aussi à l’île dont elle est extraite. Dans une citation [Polyhistor, fr. 96] conservée dans les Ethniques de Stéphane de Byzance (6e siècle apr. J.-C.), la gemme présente bien ici une couleur vert-olive, mais l’île où elle est extraite est en revanche qualifiée d’indienne… Cette provenance pourrait s’expliquer par l’itinéraire pris par les bateaux croisant en mer Rouge, en l’occurrence la route commerciale des Indes !

Pline l’Ancien évoque lui-aussi les topazes de la mer Rouge [H.N., XXXVII, 32:1-2], pierre cristalline de couleur verte, similaire au suc de poireau. L’auteur antique, par désarroi ou faute de pouvoir accorder les deux témoignages plus anciens d’Archélaüs et de Juba (II) de Mauritanie, a finalement localisé la découverte des topazes sur deux îles distinctes : d’une part, celle de Citis/Cytis en Arabie, à corriger vraisemblablement en île d’Echitis {gr. ‘Εχίτης : vipérine}, ce qui ferait ainsi référence aux reptiles mentionnés par Agatharchide ; d’autre part, celle de Topazos en mer Rouge. Cette confusion ne semble plus présente dans d’autres passages de son oeuvre [H.N., VI, 34:1 et XXXVII, 9:1]. Il s’agit probablement d’une seule et même île, en l’occurrence celle de Zabarğad ! Les localisations peuvent s’accorder, dans la mesure où la mer Rougemer Érythrée – borde tout autant les côtes de l’Égypte (« point de vue » choisi par Juba de Mauritanie) que celles de la péninsule arabique (« point de vue » choisi par Archélaüs).

Le Nouveau Testament fait lui aussi référence à la topaze. Dans l’Apocalypse [21:20] attribué à Jean, la topaze est le neuvième fondement en pierre de la Jérusalem céleste.

Enfin d’après les Kérygmes lapidaires d’Orphée [§. 8], il existe deux variétés de topazes de deux sexes différents (!), toutes les deux d’une couleur verte plus ou moins prononcée à la lumière des rayons du soleil.

Des mentions de la gemme dénommée « topaze » dans les sources de l’Antiquité, il ressort donc que ce terme demeure un excellent candidat pour désigner la gemme de l’olivine. Hormis la confusion de Pline, les localisations semblent concorder. En outre, la couleur verte (suc de poireau, olive fraîche, bette), soulignée par la plupart des auteurs, semble en parfaite adéquation. L’apparence dorée s’expliquerait par les nuances que la pierre peut atteindre, particulièrement lorsqu’elle est taillée.

La chrysolithe dans les sources anciennes

Le terme « chrysolithe », du latin chrysolithos/chrysolithus, a pour étymologie le grec χρυσόλιθος {gr. χρυσός : « or » + λίθος : « pierre »}. La graphie chrysolite, employée dans les dictionnaires français dès la fin du 17e siècle, est principalement celle des minéralogistes.

Comme le topaze, la chrysolithe est elle aussi mentionnée dans l’Ancien Testament, dans le Livre de l’Exode [28:20 et 39:13], toujours lorsqu’il est fait référence à l’une des douze pierres du jugement, cette fois à la quatrième rangée de la garniture. Dans le Livre d’Ézéchiel [28:13], la chrysolithe fait aussi partie de la panoplie des pierres couvrant le roi de Tyr. Elle apparaît à nouveau dans ce dernier livre à deux autres reprises [1:16 et 10:10], pour décrire l’aspect des quatre roues-tourbillons présentes auprès des quatre chérubins. En outre, dans le Livre de Daniel [10:6], le corps de Dieu décrit dans la vision du prophète est semblable à de la chrysolithe. Enfin dans le Cantique des cantiques [10:14], les chrysolithes ornent les anneaux d’or des mains du bien-aimé.

Le terme apparaîtrait pour la première fois dans les sources gréco-romaines au fil du texte d’une épigramme du poème Lithika [ép. 11, II:20], attribué à l’auteur antique Posidippe de Pella (ca 310-240 av. J.-C.). Cet auteur, qui vécut à la cour de Ptolémée Ier Sôter (305-285 av. J.-C.) puis de Ptolémée II en Alexandrie, compare le reflet argenté de la nacre des coquillages du golfe Persique à celui de la chrysolithe.

Ce substantif est aussi présent dans l’oeuvre de Pline l’Ancien [H.N., XXXVII, 42:1]. La chrysolithe, extraite de l’Arabie, de l’Éthiopie et de l’Inde, semble être ici une pierre plus ou moins transparente à l’aspect doré, dont la teinte peut paraître d’un blanc argenté … L’auteur antique justifie d’ailleurs, grâce à sa couleur dorée, l’étymologie même de la gemme [H.N., XXXVII, 42:1].

Par la suite, au milieu du 1er siècle – voire plus volontiers dans la seconde moitié du même siècle ou dans la première moitié du siècle suivant –, plusieurs passages du Périple de la mer Érythrée [39, 49 et 56] attestent que les chrysolithes étaient importées en Inde jusque dans le Nord-Ouest (les ports de Barbarikon et de Barygaza) et le Sud-Ouest (dans les ports de Tyndis, Muziris, Nelcynda et Bakaré) ! Ces pierres étaient échangées, entre autres, avec des monnaies indigènes ou des denrées provenant des lieux mêmes comme de lointaines contrées : le nard, la gomme, les épices (dont le poivre), les perles, les pierres (turquoises, lapis-lazuli, agates, cornalines, diamants et améthystes), les écailles de tortue, l’ivoire, le coton, la soie, l’indigo et le thé.

Enfin, le Nouveau Testament fait encore lui aussi référence à la chrysolithe puisque dans l’Apocalypse de Jean [21:20], la topaze est le septième fondement en pierre de la Jérusalem céleste.

De cette revue des mentions de la chrysolithe dans les sources antiques, force est de constater qu’à cette époque peu d’éléments semblent plaider pour l’identifier comme le minéral exploité sur l’île de Zabarğad. Certes, la provenance éthiopienne peut faire référence aux régions bordant la partie méridionale de la mer Rouge. Mais il n’est jamais fait mention d’une île pour son extraction. En outre, l’éclat doré caractéristique de la gemme reste toujours problématique…

La navigation en mer Rouge et le port de Bérénice

Au terme de notre examen des sources antiques, le terme « topaze » semble définitivement le plus adapté pour désigner à cette époque la gemme de l’olivine, en l’occurrence celle provenant de l’île de Zabarğad. Il reste toutefois encore à retracer l’histoire de son exploitation.

Les récentes fouilles archéologiques ont démontré que les Égyptiens avaient très tôt navigué sur la mer Rouge. L’exploitation des ressources minières du Sud-Sinaï est à l’origine de la création de plusieurs dispositifs portuaires sur les côtes occidentales de cette péninsule. Le long du littoral oriental de l’Égypte, le port du Ouadi el-Jarf et le port de ‘Ayn Soukhna jouent un rôle essentiel dès l’Ancien Empire (ca 2700-2200 av. J.-C.).

Un autre phénomène commercial s’ajoute aussi, alors que d’autres itinéraires vont être empruntés : l’exploitation accrue des ressources géologiques du Ouadi Hammamat dans le désert oriental égyptien, dont le grauwacke/greywacke et les gisements d’or ! Ces itinéraires bénéficient d’un surcroît d’activité sous le Moyen Empire (ca 1963-1634 av. J.-C.), avec un facteur de développement inattendu : les expéditions menées par les souverains égyptiens vers le mystérieux pays de Pount. Toutes ces expéditions ont pour point de départ la cité de Coptos, au bord du Nil, et pour débouché sur la mer Rouge, via le Ouadi Hammamat, le site côtier de Mersa Gaouasis. Un net déclin s’amorcera toutefois sous le Nouvel Empire dès la XVIIIe dynastie (ca 1550-1296 av. J.-C.).

Mais un autre élément a également favorisé la navigation égyptienne sur la mer Rouge : l’utilisation du « canal des pharaons » ! Dans la région du Ouadi Toumilat dans l’est du Delta, plusieurs canaux ont été creusés, tout au long de l’histoire pharaonique, pour permettre une navigation depuis l’isthme de Suez jusqu’à la branche pélusiaque du Nil. Cette liaison entre la mer Méditerranée et la mer Rouge a progressivement accru les possibilités commerciales et la circulation de denrées lointaines. Si le canal oriental le plus important a été inauguré sous la domination perse et le règne de Darius Ier (ca 522-486 av. J.-C.), son creusement était en tous les cas bien avancé sous le gouvernement de Néchao II (ca 610-595 av. J.-C.). Ptolémée II entreprend de remettre en fonction l’ouvrage dès 280/279 av. J.-C., avec en complément la fondation du port d’Arsinoé au débouché sur la mer Rouge. Le canal de Darius était alors ensablé, de sorte qu’un aller-retour avec la ville de Coptos, à l’origine des caravanes depuis le Nil, était le seul moyen pour que l’État égyptien puisse bénéficier des richesses découvertes.

Intaille avec le portrait de Cléopâtre II.
Péridot. 2.9 × 2.2 × 1.1 cm. 175-115 av. J.-C. Baltimore, Walters Art Museum, inv. 42.1319.
© GNU Free Documentation License, Creative.

Or dès le dernier quart du 4e siècle av. J.-C., le nouvel État des conquérants macédoniens avait repris, avec de nouvelles techniques et à l’aide d’infrastructures novatrices (moulins pour écraser le minerai, meules à mouvement rotatif, installations de lavage, habitations pour les mineurs, dortoirs pour les prisonniers…), l’exploitation de gisements d’or considérés jusqu’alors comme épuisés au coeur du désert oriental égyptien. Mais plus aucun port n’était alors actif sur le littoral de la mer Rouge… Sous le règne de Ptolémée II, comme le révèle le géographe Strabon [G., XVII, 1:45], des pistes à travers le désert oriental sont désormais empruntées, tout autant pour accroître l’exploitation de l’or que pour favoriser les liaisons entre la mer Rouge et la Vallée du Nil. Au débouché de la route partant de Coptos en Haute-Égypte, est créé le port de Myos Hormos/Qouseir al-Qadim, alors qu’au débouché de celle partant d’Apollônopolis/Edfou, est fondée la cité portuaire de Néchésia/Marsa Nakari (?).

Mais le port de la mer Rouge le plus important fondé par Ptolémée II en 275 av. J.-C. est sans nul doute celui de Bérénice, au débouché de deux pistes qui se rejoignent : d’une part, une première partant de Coptos ; d’autre part, une seconde partant d’Edfou. Ce port était certes dévolu au commerce des éléphants, mais sa fondation sera aussi l’occasion d’initier l’exploitation et le commerce de nouvelles gemmes, en s’assurant au passage une mainmise sur le commerce avec l’Arabie (résines odoriférantes), la côte orientale de l’Afrique (éléphants et aromates) mais aussi progressivement avec le Golfe persique et l’Inde.

Carte des pistes de Bérénice et de Myos Hormos.
Situation pendant la seconde moitié du 3e siècle av. J.-C.
© Dessin J.-P. Brun, 2018

Pour ce qu’il en est de la gemme de l’olivine appelée « topaze », le géographe Strabon [G., XVI, 4:6 C 770] cite nommément Ptolémée II pour le début de son extraction. Plus important encore, Pline l’Ancien [H.N., XXXVII, 9:1 et 32:1-2] signale que la pierre fut pour la première fois exploitée sous le même souverain, à l’usage des reines Bérénice Ière (ca 340-279/268 av. J.-C.) et Arsinoé II (316-270 av. J.-C.). Il signale en outre que l’île procurant les topazes est localisée non loin de la ville de Bérénice [H.N.,VI, 34:1]. Tous les indices laissent donc croire que l’exploitation de la gemme de l’olivine provenant de l’île de Zabarğad est liée au développement du commerce avec l’Inde et que c’est très logiquement au cours d’une escale que le gisement est découvert, sans doute lors d’une expédition menée vers/depuis le port de Bérénice.

Par la suite dans le courant de la deuxième moitié du 3e siècle, une exploration plus poussée du désert oriental va permettre de découvrir les premières mines de béryls autour du Mons Smaragdus des Romains, de sorte que l’émeraude {gr. σμαράγδος : lat. smaragdus ; m.-pers. uzumburd ; ar. zumurud} – variété verte du béryl – va finir, dans le port, par côtoyer le péridot, variété gemme de l’olivine ! Pas étonnant dès lors si, dans la stèle de la famine [col. 16], découverte sur l’île de Séhel, à Assouan, et datée du règne de Ptolémée V Épiphane (204-181 av. J.-C.), {ég. brgt} peut désigner, sans distinction de qualité, tout à la fois les gemmes du béryl (émeraude) et de l’olivine (péridot), les deux minéraux présentant certaines analogies évidentes de forme et de couleur…

La gemme de l’olivine, provenant tout particulièrement de Zabarğad, est donc intimement liée au commerce transitant par la mer Rouge et aux ports utilisés sur la côte égyptienne, dont tout particulièrement celui de Bérénice. Sous les premiers siècles de la domination romaine, Bérénice et Myos Hormos sont les deux seuls ports du littoral égyptien à pouvoir accueillir les bateaux qui charrient des perles, des épices, de l’ivoire, des carapaces de tortue, des tissus et même de la soie ! Dès le milieu du 3e siècle apr. J.-C., Bérénice demeure le seul port en activité jusqu’au dernier quart du 3e siècle apr. J.-C., lorsque les forts de la route de Bérénice sont abandonnés. Désormais les marchandises sont transbordées au large depuis les lourds navires sur de plus petits esquifs plus manoeuvrants qui permettent de tirer des bords jusqu’au fond du Golfe de Suez et d’entrer dans le canal reliant la mer Rouge à la mer Méditerranée. Bérénice connaît une dernière période de prospérité dès la première moitié du 4e siècle apr. J.-C., les perles de verre – de Ceylan voire même de Java – se mêlant aux autres produits précieux. Le commerce est alors facilité par la diffusion du christianisme, parmi les marchands et les peuples nomades séjournant dans la cité. La cité finit toutefois par être abandonnée au début du 6e siècle apr. J.-C. – au plus tard en 550 apr. J.-C. –, vu l’impuissance du pouvoir impérial byzantin à assurer la sécurité des côtes de la mer Rouge.

Lors des fouilles archéologiques de Bérénice, pas moins de neuf exemplaires de péridots ont été retrouvés. Si l’un est taillé comme un scarabée et l’autre se présente comme une gemme taillée en cabochon trapézoïdal biconvexe, les autres ont été découverts sous la forme de fragments de cristaux. Les contextes de découverte des deux premiers remontent à l’époque ptolémaïque jusqu’à la fin de la domination romaine, alors que les autres s’échelonnent dans le temps sur toute la période d’occupation du site.

L’île et la gemme de l’olivine de Zabarğad

L’exploration archéologique de Zabarğad a mis en lumière une mine ancienne, sur les pentes inférieures de la « colline de péridot », localisée sur le littoral sud-est de l’île. Deux sites avec d’anciennes constructions ont été identifiés : l’un servait de camp principal pour les mineurs antiques, alors que l’autre occupait une probable fonction religieuse. Entre le site occidental et la mine, les vestiges de deux puits ont été identifiés. Les céramiques et les tessons découverts datent majoritairement du milieu du 3e siècle jusqu’au 1er siècle av. J.-C., les autres s’étendant sur toute la période romaine. En outre, la typologie de cette céramique est similaire à celle de Bérénice, de sorte qu’il est vraisemblable que l’exploitation de l’île a bien suivi les bonnes fortunes de la cité portuaire : un premier développement au 3e siècle av. J.-C., une période d’activité intense du 2e siècle av. J.-C. jusqu’à la fin du 1er siècle apr. J.-C., puis finalement une dernière phase d’exploitation progressivement en déclin de la première moitié du 4e siècle jusqu’au milieu du 6e siècle où l’île semble définitivement désertée.

Au regard du peu de ressources naturelles offertes par l’île, en dehors de l’approvisionnement fourni par le littoral et la vie marine, compte tenu aussi de la chaleur et de l’absence d’eau de surface, l’île ne devait être occupée que durant quelques mois, à la fin de l’automne et pendant l’hiver. Les équipes de mineurs ne devaient pas comprendre plus de dix à vingt hommes qui, en plus de l’extraction du péridot, chassaient les nombreuses tortues marines, disposant ainsi d’une denrée complémentaire aussi précieuse pour l’époque !

Vue satellite de l’île de Zabarğad.
Localisation de la mine antique.
© google.be

L’ère de diffusion de la pierre de Zabarğad ne dépasse toutefois pas la seule mer Rouge et l’Égypte. Les onze autres exemplaires de péridot découverts en contexte archéologique en Italie (Ombrie et Rome) ou en Grèce (Palaikastro) sont pour l’immense majorité non-intaillés mais juste taillés (dix sur onze !), pour une période chronologique s’étendant du 3e siècle av. J.-C. jusqu’au 3e siècle apr. J.-C. Pour les autres exemplaires de péridots identifiés dans les collections des musées (quinze exemplaires), les portraits royaux intaillés suggèrent pour la plupart un lieu de manufacture égyptien (Alexandrie, Sinaï…) ou « proche-oriental », avec une production s’étendant sur les 2e et 1er siècles av. J.-C. Hormis les portraits royaux, les autres thèmes intaillés sur les péridots font référence principalement à Vénus-Aphrodite (quatre d’entre eux !), mais aussi à Apollon, à Méduse et aux ménades, ainsi qu’aux dieux égyptiens Chnoubis et Horus-Harpocrate.

Soulignons néanmoins que les minéraux extraits à l’époque moderne des mines de Zabarğad (tant ceux conservés dans les musées occidentaux que ceux collectés lors de récentes expéditions) différeraient – tant par leur couleur que par leurs inclusions, leur clarté ou leur forme tabulaire – d’un certain nombre d’exemplaires antiques, en particulier ceux qui sont incisés. Au contraire, certaines caractéristiques les rapprocheraient d’exemplaires extraits des mines du Pakistan (Suppat Gali, dans l’antique Inde) et de Haute-Birmanie (Mogok), lieux dont l’archéologie et l’histoire de l’exploitation demeurent encore aujourd’hui à étudier. Peut-être des facteurs géologiques tels que la variabilité des composants chimiques ou de la température pourraient expliquer l’aspect distinctif du péridot de l’ancienne mine de Zabarğad à moins, tout simplement, qu’il faille admettre que certains exemplaires, extraits dans ces contrées très lointaines, aient gagné par le commerce indirect les ports fréquentés par les marins, lors de leurs périples les menant de la mer Rouge jusqu’en Inde ! Auquel cas, il serait non seulement question, derrière les exemplaires antiques, des topazos, mais aussi des chrysolithos mentionnés par les sources antiques… À moins encore qu’il s’agisse des deux « sexes » des topazes mentionnés par les Kérygmes lapidaires d’Orphée !

Quoi qu’il en soit de l’examen de tous les exemplaires en péridot aujourd’hui identifiés pour l’époque gréco-romaine (trente-cinq au total !), il ressort que l’immense majorité d’entre eux sont bruts (fragments) ou simplement taillés (cabochons, biconvexes, trapézoïdaux). Extraits de la mine de Zabarğad – voire de localités situées dans des contrées plus lointaines telles que le Pakistan ou le Myanmar –, puis acheminés vers Bérénice pendant toute la période d’activité du port, les péridots sont ensuite convoyés vers Alexandrie, soit via la route terrestre entre Bérénice et Coptos puis la descente du Nil, soit via le canal des pharaons. La voie terrestre est empruntée à tout le moins jusqu’à la fin du 3e siècle apr. J.-C. où, la sécurité des routes du désert oriental égyptien n’étant plus garantie à partir du littoral, la navigation en mer Rouge adopte de nouvelles pratiques, privilégiant exclusivement le canal. Et c’est probablement en Alexandrie que ces péridots sont intaillés soit à l’effigie des souverains ptolémaïques, soit en adoptant des thèmes récurrents du répertoire mythologique gréco-égyptien en vogue dans la métropole. D’autres, simplement déjà débités et taillés dans des ateliers du port de Bérénice, sont acheminés par le même itinéraire vers Alexandrie puis l’Italie, afin d’être employés dans la bijouterie (bagues) de la Rome impériale.

Bague avec intaille représentant Apollon.
Or et émeraude. Provient de la basilique Saint-Denis. Haut Moyen Âge.
Saint-Germain-en-Laye, Musée d’Archéologie nationale, inv. MAN 87152.
© RMN-Grand Palais (Musée d’Archéologie nationale) / Jean-Gilles Berizzi

La gemme de l’olivine au Moyen Âge

Si l’exploitation minière de la gemme de l’olivine sur l’île de Zabarğad ne dépasse pas le milieu du 6e siècle, la pierre est cependant bien présente dans l’ornementation de plusieurs œuvres médiévales. En témoignent par exemple, pour l’orfèvrerie rhéno-mosane, la châsse de Charlemagne à Aix-la-Chapelle (1215) ou encore la croix-reliquaire à double traverse du Trésor d’Oignies (TO6 : 1235 ?). Pour ces deux exemplaires, la couleur de la gemme est identique aux exemplaires taillés mais non-intaillés de l’Antiquité. En outre, la taille à facettes, nécessitant un tour lapidaire dont l’usage n’est plus attesté en Occident depuis l’époque romaine avant le 14e siècle, plaide en faveur d’une origine antique et d’un réemploi. Il n’est toutefois pas exclu qu’il s’agisse d’exemplaires taillés en Orient, le monde musulman ayant conservé le savoir technique de l’époque romaine. Auquel cas, les gemmes pourraient avoir été acquises à l’occasion des croisades…

Dans les textes médiévaux islamiques, justement, nombre de confusions apparaissent, non seulement sur les termes à employer, mais aussi sur la localisation du gisement de la gemme d’olivine. Ainsi, dans la traduction arabe [Bodleian Libr. n° d. 221, fol. 14b 1-8] (9e siècle) d’une citation par Origène du Lithognomon de Xénocrate d’Éphèse, le terme arabe zabarğad est employé en lieu et place du grec topazos. Ce terme zabarğad {pers. zabargat}, qui a donné son nom actuel à l’île, est par exemple employé dans l’oeuvre minéralogique de l’érudit persan Al- Bīrūnī (ca 973-1048/1052) comme ayant la même signification que le terme zamarrud/zummurud désignant l’émeraude [Livre le plus complet des connaissances sur les pierres précieuses].

Charlemagne sur le pignon principal (A) de sa châsse à Aix-la-Chapelle. Âme de bois, argent doré, pierres fines, émaux et vernis brun. Ca 1182-1220. Un péridot facetté surplombe la tête couronnée de l’empereur. Aix-la-Chapelle, Trésor de la cathédrale.
© ACBahn 2014-09-10, licence Creative

Il faut attendre le bijoutier et géologue al-Tīfāchī (1184-1253) pour différencier dans son lapidaire les deux variétés de gemmes [Les Fleurs des idées sur les plus précieuses des pierres] : le zeberdjed serait alors spécifiquement une espèce différente de pierre brillante, pouvant être de couleur vert sombre, vert clair et vert moyen (d’une grande brillance et transparence). Le médecin et encyclopédiste Al-Akfani (ca 1286-1348/49), quant à lui, finit dans son oeuvre par ne distinguer qu’une seule gemme de Zabarğad [La sélection des trésors en matière de pierres précieuses] : une pierre douce et transparente de couleur vert-pistache. La confusion chez les auteurs musulmans reposerait sur la gamme de couleurs identique, tout autant que la proximité des deux termes zumurrud et zabarğad.

Mais la proximité des lieux d’exploitation a elle aussi joué un rôle. Au 10e siècle, le voyageur et géographe Ibn Hawqal (943-988) est le seul encore à situer correctement l’origine en mer Rouge de la gemme de l’olivine [La configuration de la terre], en l’occurrence une île sans nom près du port de Aydhab (la moderne Halaib). C’est ainsi que, par la suite, le bijoutier du Caire al-Tīfāchī avoue lui-même, malgré ses nombreuses connaissances, que tout le zeberdjed proviendrait à son époque des ruines de l’antique Alexandrie… Il faudra finalement attendre 1541 pour que le navigateur portugais et vice-roi des Indes João de Castro (1500-1548), dans son journal de bord, identifie une île en face de la péninsule de Ras Banas comme Zomorgete, nom dérivé d’une indication de son pilote arabe, sans doute à partir du nom de la gemme elle-même.

Croix-reliquaire à double traverse.
Âme de bois, argent doré, pierres fines et nielles. Atelier d’Oignies. 1235 (?).
Namur, TreM.a – Musée des Arts anciens. Coll. Fondation Roi Baudouin, inv. TO6. © Atelier de l’Imagier

Dans les sources du Moyen Âge occidental, le genre encyclopédique, au travers des études lapidaires, évoque la gemme de l’olivine, même si une évolution des termes pour désigner la pierre est clairement présente. Ainsi, c’est désormais la chrysolithe qui est magnifiée pour sa couleur verte et non plus la topaze, dont les érudits médiévaux soulignent davantage l’éclat doré. Le rapprochement entre le jaune et le vert est souvent attesté dans les sources médiévales, dans lesquelles il est avant tout fait priorité à la clarté plus qu’à la teinte, de sorte qu’une pierre verte à l’éclat doré devenue rare, telle la gemme de l’olivine de l’île de Zabarğad, peut ouvrir la porte à une certaine confusion.

Quelle que soit l’inspiration puisée dans les sources anciennes (antiques, bibliques ou arabes), la chrysolithe est parfois liée à une île dont la localisation est désormais perdue et se voit parée de vertus relevant le plus souvent de la médecine. Ainsi par exemple Jacques de Vitry (ca 1180-1240), justement l’un des personnages liés à la constitution du Trésor d’Oignies, en retiendra les caractéristiques suivantes [Histoire orientale, 91] : La chrysolithe brille comme l’or et scintille comme la flamme, elle est d’une teinte bleu-vert. On la trouve en Éthiopie, elle vaut surtout contre les cauchemars de la nuit.

La postérité de l’olivine

À l’époque baroque comme sous l’Art nouveau, la gemme de l’olivine, devenue il est vrai plus abondante grâce à la découverte de nouveaux gisements (États-Unis, Inde…), connaît un usage plus régulier en joaillerie. La remise en exploitation du gisement de l’île de Zabarğad, dès le tout début du 20e siècle, n’y est du reste pas non plus étrangère. Mais encore faut-il s’entendre sur les termes employés pour désigner la pierre.

Péridot (olivine).
Mine de Topazios, St John Island (Égypte). 1,4 cm.
Luxembourg, Musée national d’histoire naturelle, inv. KE013.
© Musée national d’histoire naturelle (collections minéralogiques), Luxembourg

Bien que les autres savants du 18e siècle font encore usage du terme chrysolithe pour désigner la gemme, l’Allemand Abraham Gottlieb Werner, dès 1789, la rebaptise « olivine », eu égard à la couleur vert-olive qu’elle présente. En revanche le Français Antoine Joseph Dezallier d’Argenville, dès 1755, qualifie la pierre de « péridot ordinaire », repris par René-Just Haüy, en 1801 [traité de minéralogie], et les divers minéralogistes de l’école française. Dès lors depuis le 19e siècle, alors même que plusieurs variétés sont identifiées, le terme péridot est désormais utilisé, principalement dans le monde francophone, comme synonyme de l’olivine et de la chrysolithe – termes en revanche prédominants en Allemagne et dans le monde anglo-saxon.

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Vert Désir. Émeraude, malachite, jaspe et autres minéraux verts dans l’art et l’archéologie, 2020 (Monographies, n° 77).

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Où se le procurer? Dans la boutique du musée ou par mail à musee.arts.anciens@province.namur.be.

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