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Collection

Retables mosans et piété populaire

Des supports du Sacré au service de la liturgie

Dirigés par les ducs de Bourgogne, puis par les Habsbourg d’Espagne, les anciens Pays-Bas connaissent un âge d’or économique et artistique dès la fin du Moyen Âge. Durant la Renaissance, la production des ateliers, aux maîtres parfois renommés, devient florissante. Elle répond aux commandes de princes, d’ecclésiastiques et de bourgeois enrichis et est complétée par d’autres sculptures aux proportions et motifs normalisés, destinées à satisfaire un marché qui s’étend peu à peu à toute l’Europe.

Ornant les chœurs des églises et des chapelles du pays mosan, l’abondant mobilier liturgique, et en particulier les retables, témoigne de l’essor formidable de ces ateliers. Des retables en bois peint aux sculptures en tuffeau, une partie des plus belles œuvres de l’époque sont à découvrir dans notre musée !

 

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Vers 1600-1650 (coll. Société archéologique de Namur, inv. 155)

Volet de retable avec la Crucifixion et le Christ jardinier

A l’origine, ce volet en bois peint appartenait à un retable de très belle facture exposé dans l’ancienne chapelle de la léproserie des Grands Malades à Beez. L’une de ses faces représente la Crucifixion au Golgotha, tandis que la seconde est illustrée d’un magnifique « Christ jardinier », ou « Christ à la bêche ».

Ce dernier thème, aussi connu sous le nom « Noli me tangere » , renvoie à un épisode biblique rapporté par Jean et Marc : l’apparition du Christ ressuscité à Marie-Madeleine.

Trouvant le tombeau du Messie vide, cette dernière est interrogée par deux anges, vêtus de blanc, sur la cause de ses pleurs. Tandis qu’elle leur répond, la jeune femme se retourne et aperçoit un homme qu’elle prend pour un jardinier. Appelée par son nom, Marie-Madeleine reconnaît en lui son ancien maître, le Christ en personne. Ce dernier lui déclare alors une phrase devenue célèbre : « Ne me touche pas », faisant probablement référence à la nature divine que la Résurrection a révélée en Jésus.

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Vers 1600 (coll. Société archéologique de Namur, inv. 138)

Retable avec scènes de la Passion et de la Résurrection du Christ

Cet émouvant retable en tuffeau provient également de la chapelle de la léproserie des Grands Malades à Beez. Renvoyant à la Renaissance, son ornementation emprunte toutefois quelques éléments au gothique flamboyant tandis que sa composition annonce déjà le baroque.

Daté de la fin du 16e ou du début du 17e siècle, le retable est attribué à Jean Muzelle de Dinant, auteur d’une oeuvre similaire en bois, conservée à l’église Notre-Dame de la Nativité à Gedinne.

On y retrouve des scènes de la Passion du Christ : le Portement de croix, la Crucifixion, la Déploration et la Résurrection. Les quatre panneaux sont divisés en deux registres, séparés de fines frises de couronnes et de têtes d’anges. Les quatre évangélistes surplombent ces derniers, tout en ornant les éléments architecturaux décoratifs.

 

 

Tantôt monumentaux, tantôt d’une taille plus modeste, les retables sont fièrement dressés sur les autels des chapelles latérales ou sur le devant des piliers des églises. Ces chefs d’oeuvre sculptés et peints sont souvent composés de volets mobiles et de compartiments, décorés de sculptures en bois mettant généralement en scène des épisodes de la vie, de la Passion et de la Résurrection du Christ. Supports d’expression du sacré, les retables étaient – et sont parfois toujours – utilisés pour la célébration des rituels liturgiques. Leurs volets, fermés tout au long de l’année, étaient ainsi ouverts les jours de fête afin de dévoiler les images religieuses.

Aux 15e et 16e siècles, les retables sont la spécialité des villes d’Anvers, de Bruxelles et de Malines, réunissant divers corps de métier (menuisiers, sculpteurs, peintres et polychromeurs). Il n’est cependant pas rare de trouver, à la même époque, une production rurale. De Rochefort à Beez, en passant par Enhet, Niverlée et d’autres localités de la région, nos collections mettent en avant ces retables, fabriqués dans des ateliers de la vallée de la Meuse et aujourd’hui reflets d’une ancienne piété populaire régionale ou locale.

Envie d’en savoir plus ? Découvrez nos ouvrages sur cette collection et consultez nos horaires d’ouverture.

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