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Vices & vertus

Trois lieux emblématiques de Namur proposent des interprétations artistiques des vices & vertus depuis le Moyen Âge jusqu’à l’époque contemporaine, en passant par le 19e siècle. Traversez les siècles à la découverte d’artistes qui ont sondé les instincts humains, des plus vils aux plus vertueux.

« La vertu est le juste milieu entre deux vices », écrit Aristote dans l’Éthique à Nicomaque. Ainsi le courage serait un juste milieu entre la témérité et la lâcheté ; la générosité un juste milieu entre l’avarice et la prodigalité ; la tendresse un juste milieu entre l’abstinence et la luxure. La vertu – comme l’art – n’exclut pas les extrêmes mais se dresse à mi-lieu. Ce faisant, elle ne perd pas les vices un seul instant de vue, au contraire, elle les contemple avec une certaine tendresse : ils lui sont si familiers ».

Au TreM.a – Mise en images

L’exposition montre comment les artistes, du 9e au 17e siècle, ont abordé l’éternelle question du Bien et du Mal dans la mise en scène des vices et des vertus.

Les représentations dynamiques du conflit entre les vices et les vertus ont reçu leur impulsion avec la Psychomachie du poète Prudence (5e s.) lequel met en images l’idée de la victoire des vertus sur les vices. Cette idée va survivre comme expression du combat de l’âme. Les « tentations » en sont les images les plus spectaculaires. Les visions de l’enfer se développent alors pour encourager l’homme à rester vigilant. D’autre part, les représentations allégoriques sont caractérisées selon des conventions fixées par les théologiens. Celles-ci se multiplient dès le 9e siècle. Thomas d’Aquin (1225-1274) fixera l’ensemble de ces notions dans La Somme théologique.

L’exposition sera ponctuée par les productions de l’artiste contemporain Antoine Roegiers. Elles permettront d’établir un dialogue entre les oeuvres anciennes et la production artistique numérique actuelle.

Au Musée Rops – Rops/Ensor

James Ensor (1860-1949) publie en 1904 une série de huit gravures intitulée Les Sept Péchés capitaux dont il fera des versions colorées à la main. Monstres, diables, squelettes s’invitent dans une critique grinçante des travers humains. Chez Félicien Rops (1833-1898), la satire accompagne souvent la description des vices, dont le plus éloquent est la luxure : « Les choses de nature ne sont pas sales : Naturalia non sunt turpia », écrivait Rops.

« La mort de Félicien Rops m’attriste beaucoup. Il restera un maître et grandira encore dans l’estime et l’admiration des artistes », confiait Ensor à la mort de Rops en 1898. L’exposition présente également le réseau artistique commun des deux hommes que trois décennies séparent pourtant : Théodore Hannon et Eugène Demolder furent des amis proches des deux artistes et participèrent à leur renommée artistique.

À l’église Saint-Loup – Aidan Salakhova

La Maison de la Culture étant en rénovation, le secteur arts plastiques de la Province de Namur continue ses activités sur le territoire provincial. L’église Saint-Loup est l’endroit idéal pour accueillir les oeuvres d’Aidan Salakhova (1964°).

Cette artiste contemporaine russe d’origine azérie s’interroge très justement sur le genre, les relations d’influences entre l’Orient et l’Occident, et plus généralement sur la religion, les tabous et l’histoire de l’art. Autant de thèmes qui participent à un débat plus général sur la notion de moralité et la signification des vices et vertus aujourd’hui.

Aidan Salakhova présentera plusieurs pièces inédites dont une sculpture en marbre conçue spécifiquement pour cette première exposition personnelle en Belgique. Travaillant à Carrare, elle fait revivre la tradition de la sculpture de marbre dans un contexte contemporain.

Le catalogue de l’exposition est disponible à l’accueil du musée au prix de 35€.

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